DEMOCRATIE: UTOPIE OU POSSIBILITE?
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A.DEMOCRATIE DIRECTE OU DEMOCRATIE TOUT COURT?
B.DEMOCRATIE REPRESENTATIVE OU OLIGARCHIE PARTICRATIQUE?
C.PARTICRATIE ET EXCLUSION.
D.PARTICRATIE ET PROCEDURES PSEUDO-DEMOCRATIQUES.
E.STRUCTURES DEMOCRATIQUES.
EB.FORUM LEGISLATIF INFORMATIQUE.
EC.CERCLES VICIEUX APPARENTS.
EE.EXECUTIF DEMOCRATIQUE.
F.TRANSITION.
G.EXEMPLE D'UN ESSAI D'APPRENTISSAGE.
Si vous voulez participer au Forum experimental, ou si vous voulez me contacter pour une autre raison, envoyez un message a:
[email protected] EMAILGB.STRUCTURATION DU FORUM.
GBC.PRINCIPES DU FORUM.
GC.CONFLIT ISRAELO-ARABE.
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Premier essai d'apprentissage: forum a HEADA.DEMOCRATIE DIRECTE OU DEMOCRATIE TOUT COURT?
Un r�gime politique est d�termin� essentiellement par son domaine de souverainet�: -DICTATURE implique la concentration des pouvoirs entre les mains d'un individu. -OLIGARCHIE les r�serve � une caste restreinte et privil�gi�e. -DEMOCRATIE repose sur la souverainet� du Peuple. D�mocratie d�note donc le r�gime politique bas� sur la souverainet� du Peuple. Il est �vident que l'exercice direct de ce pouvoir universel pose des probl�mes logistiques insolubles dans le contexte de communica- tion traditionel. Afin de les surmonter, on a con�u le r�gime appel� "D�mocratie Repr�sentative", ou le Peuple est cens� exercer le pouvoir par d�l�gation. Or, nous le verrons plus bas, ce r�gime usurpe le titre de D�mocratie, �tant en r�alit� une Oligarchie "Particratique", une "Particratie" qui, au lieu de repr�senter le Peuple, le frustre de sa souverainet� au profit d'une caste de politiciens organis�e en partis. En consequence, D�mocratie Directe reste la seule v�ritable forme de D�mocratie. Dans la suite de cet expos�, le terme "D�mocratie" denotera strictement la D�mocratie Directe et le qualificatif tautologique "Di- recte" ne sera utilis� que pour �viter d'�ventuels malentendus. Il semblerait donc, qu'� cause des restrictions logistiques nous sommes irr�m�diablement enlis�s dans la Particratie et que la D�mocratie n'est qu'un r�ve utopique et irr�alisable. Or, le progr�s de l'Informatique a consid�rablement all�g� ces restrictions et va bient�t les enlever en- ti�rement. Une discussion embrassant des millions de participants est d�j� possible du point de vue purement technique. D�mocratie sort alors du domaine d'Utopie et devient une possibilit�, du moins sur le plan technique. N�anmoins, m�me sur ce plan elle soul�ve des probl�mes complexes et difficiles. Sur le plan psychologique, social et politique elle en pose d'autres de gravit� �gale, sinon sup�rieure. Quels sont ces probl�mes? Quelles solutions paraissent possibles? Quelles seraient leurs avantages et leur prix? Avant d'examiner ces questions, passons en revue les caract�ristiques essentielles de notre r�gime actuel, de la pr�tendue D�mocratie Repr�sentative.B.DEMOCRATIE REPRESENTATIVE OU OLIGARCHIE PARTICRATIQUE?
HEAD Dans la D�mocratie Repr�sentative le Peuple n'a droit qu'aux scrutins statiques, dirig�s et unidirectionnels, qui lui laissent le choix entre quelques partis et leurs programmes �tablis � son insu. Quel que soit le r�sultat du scrutin, le pouvoir ira � un ou plusieurs partis. Le do- maine de souverainet� est ainsi strictement restreint a l'ensemble des partis. Le Peuple en est exclu et son r�le se reduit � celui d'arbitre dans la course au pouvoir disput�e entre les partis. En cons�quence, notre ainsi dite D�mocratie Repr�sentative n'est pas une D�mocratie du tout. Elle est, en r�alit� une "Particratie", une Oligarchie centralisant le pouvoir entre les mains d'une caste de politiciens professionels. Comme il se doit dans le monde d'�conomie lib�rale, cette caste est structur�e en entreprises concurrentes appe- l�es partis. Comme toute entreprise elles font des affaires et g�n�rent des b�n�fices pour leur dirigeats. Les Allemands font preuve d'une fran- chise surprenante en appelant leur chef de parti "Geschaeftsfuehrer", titre officiel de g�rant de SARL allemande. Les partis ne se distinguent d'autres entreprises que par leur domaine d'activit�: certaines tra- vaillent dans l'acier, d'autres dans la chimie ou dans le cin�ma et d'autres encore dans la politique. De temps en temps un accident perce la fragile facade d�magogique, laissant appara�tre la vraie nature du r�gime. Alors on crie � la corruption et sacrifie un bouc �missaire, en oubliant que l'essence des affaires consiste � produire des profits et qu'un politicien est avant tout un homme d'affaires. Certes, ce n'est pas tr�s propre, mais notre Oligarchie Particratique a un argument de taille en sa faveur: on n'a encore rien vu de mieux. Une Oligarchie est certainement meilleure qu'une Dictature et il est pr�f�- rable d'�tre g�r� par des hommes d'affaires rus�s et r�alistes, que par des enfants de choeur, par des id�alistes fanatiques, ou par des sadiques tyrans. La course au pouvoir assure une s�lection naturelle qui met � la barre les individus le plus malins et d�brouillards. Et, comme il faut amadouer l'arbitre, ils ne peuvent pas compl�tement negliger les int�- r�ts du Peuple. Avec un peu de cynisme on pourrait donc se contenter de la Particratie comme du moindre mal, si ce n'etait son impuissance en face des crises. En effet, elle ne fonctionne efficacement que pendant les p�riodes de stabilit�. Mais qu'entendons nous precis�ment par "crise" et par "stabi- lit�"? Tout r�gime est �tabli sur la base d'un ensemble de principes, de dogmes et de croyances constituant un mod�le social. Pour que le r�gime fonctionne efficacement, son mod�le de base doit �tre conforme � la r�alit� sociale. Et, comme la realite progresse, le r�gime doit suivre son progr�s en apportant des r�formes correspondantes � son mod�le de base. Tant que les r�formes restent superficielles, la Particratie arrive � les effectuer progressivement et sans heurts et le syst�me �volue d'une fa�on stable. M�me les r�formes profondes, entra�nant un remaniement fondamental du mod�le peuvent �tre accomplies �volutivement, sans compromettre la stabilit�, � condition d'�tre populaires, de repo- ser sur un consensus des citoyens. Il en va tout autrement dans les situations que nous appellerons crises, qui r�clament des r�formes � la fois profondes et impopulaires. Effectu- er, ou m�me proposer de telles r�formes �quivaudrait pour un parti au suicide. En effet, guerres et cataclysmes � part, un consensus supportant des mesures impopulaires ne peut �merger que d'une discussion permanente permettant � tous les participants de confronter activement leurs opi- nions et de se convaincre progressivement. Or, une telle discussion n'est possible qu'en D�mocratie. Particratie, avec ses proc�dures unidi- rectionnelles, avec ses programmes de parti pr�fabriqu�s et rigides, avec son attitude condescendante envers le citoyen, en est incapable. Un parti s'aventurant dans les r�formes trop profondes et impopulaires s'ali�nerait l'�lectorat et pourrait provoquer un affrontement de forces. Comme nous l'avons dit plus haut, la Particratie est impuissante en face des crises. Seule la D�mocratie est capable de tenir t�te aux crises sans risque de r�volution, car si le Peuple s'�l�ve contre les priva- tions impos�es de l'ext�rieur, il les acceptera si c'est lui-m�me qui, en tant que ma�tre de son destin, d�termine leur n�cessit�. Or, nous affrontons actuellement trois crises sur les plans de l'Exclu- sion, de la D�mographie et de l'Ecologie, qui pointent vers autant de cataclysmes et en face desquelles notre Particratie se montre chaque jour plus depass�e et impuissante. Nous discuterons une de ces crises, l'Exclusion, dans le Chapitre sui- vant. En attendant, jetons un coup d'oeil sur la Particratie du point de vue cybern�tique. Comme tout syst�me de contr�le, elle dispose des fonctions autor�gulatrices semblables � celles des servom�canismes tech- niques. Imaginons, par exemple, un pilote automatique capable d'un c�t� d'assurer la tenue du cours en en corrigeant des petits �carts et, de l'autre c�t�, de d�tecter un danger et d'effectuer une rapide d�viation permettant de l'�viter. Tant que la s�curit� de l'avion reste le cri- t�re principal d'autor�glage, tout va bien. Mais supposons qu'on la subordonne au confort des passagers de la premi�re classe. Les petits �carts seront toujours corrig�s, ce qui am�liorera tout aussi bien la stabilit� du vol que le confort, surtout � l'avant de l'avion. La bru- sque d�viation, par contre, sera �vit�e, car elle derangerait la distri- bution de champagne en premi�re classe. Elle pourra ainsi savourer son sublime confort, tout en allant avec l'avion entier � sa perte. En met- tant en avant un crit�re local, son propre confort, la premi�re classe se d�truit elle-m�me. Elle trouverait le bien-�tre plus s�r en cherchant le bonheur global. Pour �viter les catastrophes, pour naviguer en s�curit� en face des cri- ses, la soci�t�, comme l'avion, doit former un tout et subordonner les int�r�ts particuliers � celui de l'ensemble. Une fois conscient et in- form�, le passager acceptera les petits inconv�nients pour arriver en s�curit� au bon port. De m�me, l'individu pourra accepter des sacrifices et en agissant pour le bien global trouver son bonheur en tant qu'un �l�ment d'une collectivit� heureuse. Pens�e qui remonte � Montesquieu et qui, tout en paraissant utopique, reste toujours ch�re � des gens partageant son go�t. Esp�rons qu'avec la D�mocratie elle sortira de l'Utopie et deviendra une possibilit�.C.PARTICRATIE ET EXCLUSION.
HEAD Sans parler de ses implications humaines et �thiques, le probl�me d'Exclusion repr�sente un grave danger. En effet, ce fut l'Exclusion qui, confront�e � l'impuissance de la Particratie de la R�publique de Weimar avait declench� la r�volution national-socialiste et amen� Hitler au pouvoir. Or, notre situation pr�sente des analogies avec celle de la R�publique de Weimar. Et notre Particratie fournit chaque jour de nou- velles preuves de son incapacit� de d�finir et, � plus forte raison, de r�soudre le probl�me. On ne saurait, d'ailleurs, lui en tenir rigueur. Elle se r�clame du mod�le social d'�conomie lib�rale qui postule que le progr�s technolo- gique cr�e plus de postes de travail qu'il n'en supprime. Il mise sur la croissance permanente assurant le plein emploi et consid�re le ch�mage comme un ph�nom�ne marginal et r�versible, comme une r�serve salutaire �quilibrant l'offre et la demande sur le march� de travail. Exclusion, qui n'est ni salutaire, ni marginale, ni r�versible, ne peut aucunement se concilier avec ce mod�le. Elle appara�t dans cette perspective comme une maladie honteuse et incurable, comme un scandale. L'Exclusion d�passe donc le mod�le social de notre Particratie et r�clame des r�formes si profondes et impopulaires, que personne n'a encore os� � les formuler. Il est vrai qu'on reconna�t aux plus hauts niveaux l'existence d'une crise et la nec�ssit� de remanier le syst�me du pouvoir. Mais on limite ce remaniement � la restructuration int�- rieure de l'�tablissement particratique. On cr�e de nouveaux partis, fractions et coalitions qui tournent � vide, r�p�tent les vieux slogans dans de nouveaux d�guisements et n'arrivent toujours pas � expliquer le probl�me d'Exclusion, sans parler d'en concevoir des solutions. Soit dit en passant que l'Exclusion ne s'accorde pas mieux avec le mod�le marxiste. Les Exclus ne sont pas des Prol�taires. On compte parmi eux des commercants, des cadres, des artisans, des membres des profes- sions lib�rales. Exclusion n'est pas un ph�nom�ne de classe. M�me si elle d�bute par le Travail, elle se g�n�ralise et s'�tend sur la societ� enti�re. Une nouvelle fronti�re vient diviser la population en deux cat�gories, Inclus et Exclus. Elle passe � travers toutes les classes et d�termine un nouveau conflit, rel�guant les anciens dans la d�suetude. Les moins favoris�s des Inclus ont leurs porte-parole, des structures �tablies, tels les Syndicats, destin�es � les prot�ger. Les Exclus n'ont rien de semblable. Meme les Syndicats qui prennent officiellement leur parti, en r�alit� luttent contre eux; ils d�fendent leur propres membres, qui travaillent encore, contre les Exclus, dont l'inclusion �ventuelle entra�nerait l'inflation du Travail. Bannis de l'�tablissement, livr�s � eux m�mes, les Exclus n'ont aucun moyen l�gitime de se faire entendre. Puisqu'ils ne travaillent pas, ils ne peuvent pas se mettre en gr�ve, paralyser un service public, ou prendre la population en otage tout en restant dans la l�galit�. Il ne leur reste qu'un seul moyen: l'affrontement. Et l'administration parti- cratique d�pass�e par le probl�me, n'a qu'un seul argument � leur opposer: les forces d'ordre. On ne saurait exag�rer la gravit� de cet affrontement et les dangers qu'il implique. Comme nous l'avons mentionn� plus haut, c'est lui, qui, dans le cadre de la R�publique de Weimar, avait amen� Hitler au pouvoir. Et notre situation ressemble de plus en plus � celle de Weimar. Certes, ni le nombre des Exclus, ni leur d�sespoir n'ont encore atteint le seuil critique, mais ils n'en sont pas loin. Des mouvements extr�mistes similaires a la SA et d�guis�es en partis l�gaux gagnent chaque jour en importance. Et notre Particratie se montre chaque jour plus d�concer- t�e. Et pourtant elle ne manque ni de ruse, ni d'intelligence. Ni m�me de bonne volont�, car ayant appris la le�on de Weimar elle ne saurait souhaiter sa r�p�tition. Elle est rendue impuissante par la nature du probl�me qui r�clame des r�formes trop profondes et impopulaires pour qu'elle ose les envisager. Et, de par sa constitution, elle ouvre la voie aux extr�mistes: il suffit � une nouvelle SA d'arriver une fois au pouvoir pour s'�riger en Dictature tout en restant dans la l�galite. Seule la D�mocratie autorise l'espoir d'organiser le pouvoir sur la base d'un mod�le incorporant l'Exclusion, permettant de la comprendre, de la contr�ler et d'�viter ainsi l'affrontement fatal. On nous objectera, peut-�tre, que la D�mocratie ne pourra s'�tablir que sur les ruines du r�gime actuel, qu'au lieu d'�viter l'affrontement, elle le remplacera par un autre. On pourra m�me nous souffler de r�- pondre qu'une r�volution d�mocratique serait toujour pr�f�rable � une fasciste. Nous n'en ferons rien. En effet, la transition entre la Parti- cratie et la D�mocratie peut se faire progressivement et pendant cette transition les deux r�gimes peuvent coexister sans heurts, sur le mode compl�mentaire.D.PARTICRATIE ET PROCEDURES PSEUDO-DEMOCRATIQUES.
HEAD Il arrive souvent que l'on identifie la D�mocratie Directe avec des proc�dures, des Consultations universelles tels que pl�biscites et r�f�- rendums. Or, cette identification est, le moins que l'on puisse en dire, impropre. En effet: 1.Un r�gime est d�termin� par ses Structures du Pouvoir et non pas par des proc�dures, par surcro�t, sporadiques et exceptionnelles. Une Oligarchie, voire une Dictature peut organiser un r�f�rendum sans que cela change quoi qu ce soit en sa nature. On peut facilement imaginer Staline ordonnant un r�f�rendum sur l'attribution des prix aux films patriotiques, ou sur le choix d'une ville destin�e � h�berger les championats de foot. Presque toutes les Particraties recourent de temps en temps aux pl�biscites et r�f�rendums afin de d�gager la res- ponsabilit� du pouvoir d'une d�cision risquant d'indisposer l'electo- rat. Aussi d�mocratique qu'elle puisse para�tre, une proc�dure ne saurait affecter la nature du r�gime qui reste enti�rement determin� par ses structures. 2.Les Consultations universelles pratiqu�es par les Particraties n'ont m�me pas d'apparences d�mocratiques. Elles sont aussi statiques, diri- g�es et unidirectionnelles que les scrutins. Elles mettent le citoyen en face d'une liste de r�ponses pr�fabriqu�es et fixes, dont il doit choisir une, m�me si aucune ne r�presente sa vraie opinion. Tous les pl�biscites du monde ne sauraient changer Particratie en D�mo- cratie. Il faudrait pour cela modifier les structures du pouvoir.E.STRUCTURES DEMOCRATIQUES.
HEAD EA.GENERALITES. Nous avons vu que, toute representation se revelant oligarchique, toute D�mocratie est n�cessairement directe. Est-ce que cela veut dire qu'elle n'admet aucune structure, qu'elle exige un r�f�rendum pour la moindre d�cision? Rien n'est plus faux. Le r�f�rendum permanent n'est qu'un r�flexe irr�- fl�chi au mot "directe", un �pouvantail reduisant la D�mocratie Directe a l'Utopie, un clich� permettant � la Particratie de camoufler sa natu- re oligarchique sous un ou deux pl�biscites. Tout d'abord, personne de raisonnable ne saurait r�clamer la participa- tion universelle � la routine de l'Ex�cutif. Une catastrophe naturelle ne r�clame pas un r�f�rendum, mais un ministre, ou un pr�fet disposant de l'autorit� suffisante pour ordonner et organiser sur le champ l'ac- tion ad�quate. D�mocratie ne conteste pas la fonction de l'Ex�cutif, ni son autorit�. Elle ne met en cause que certaines de ses r�gles int�rieu- res ainsi que ses relations avec le L�gislatif. Nous les discuterons dans le Chapitre EC. Mais commencons par passer en revue la structure fonda- mentale de la D�mocratie, le L�gislatif.EB.FORUM LEGISLATIF INFORMATIQUE.
HEAD Nous voyons D�mocratie comme un syst�me cybern�tique, capable de se fixer des objectifs, de les comparer avec les r�sultats de ses actions et, en fonction de ces comparaisons d'ajuster le tir et de modifier ses propres structures et r�gles. Bref, un syst�me capable d'apprendre et de s'autod�terminer. En cons�quent, D�mocratie d�finira et modifiera ces d�tails elle-m�me, en fonctionnant et les d�crire ici equivaudrait � nous contredire nous-m�mes. N�anmoins, pour fonctionner elle a besoin d'un cadre fondamental que nous appellerons le Forum Informatique. Ce Forum comporte la Plate-Forme et le D�bat, respectivement une Base d'Information et un ensemble des Proc�dures permettant de fa�onner cette Base. Le D�bat doit �tre Interactif, comportant deux directions: -ascendante, exprimant l'initiative populaire, donnant � chaque partici- pant la possibilit� de proposer un probl�me, de pr�senter des arguments en faveur d'une solution, d'affermir, ou de contester des arguments des confr�res, bref, de sugg�rer et d'argumenter. -descendante, exprimant le choix d'une solution, semblable, mais pas nec�ssairement identique aux suffrages particratiques. On peut dire sans exag�ration, que la D�mocratie commence avec l'Initia- tive Populaire dans le cadre du D�bat Interactif, ce qui postule � son tour l'Aptitude du Peuple � mener le D�bat. Comme la R�volution Fran�aise s'appuyait sur l'imprimerie et sur la Bourgeoisie lettr�e, le passage � la D�mocratie s'op�rera � partir de l'Informatique et de l'Aptitude du Peuple a ma�triser ses proc�dures.EC.CERCLES VICIEUX APPARENTS.
HEAD Afin de ne pas sombrer dans le chaos, le D�bat Interactif exige une structuration rigoureuse du Forum. Or, en D�mocratie cette structuration ne peut r�sulter que du D�bat. Donc, pas de D�bat sans structuration et pas de structuration sans D�bat: La D�mocratie para�t debuter par un cercle vicieux. Un autre cercle vicieux para�t s'installer entre le D�bat et l'Aptitude du Peuple � le mener. En effet, le D�bat s'autod�terminant en marche, l'Aptitude ne s'acquiert qu'en pratiquant le D�bat. Donc, pas de D�bat sans l'Aptitude et pas d'Aptitude sans D�bat. ED.APPRENTISSAGE. La facon habituelle d'�viter le cercle vicieux fait appel � un proc�d� iteratif, partant d'une situation initiale, d�finie arbitrairement et continuant par une s�rie d'approximations successives. Dans notre cas, la situation initiale peut etre d�finie par des essais d'apprentissage. Leur but serait de d�terminer la structure initiale du Forum assez r�a- liste pour autoriser le d�but du D�bat et assez flexible pour se laisser modifier et fa�onner par le D�bat en marche. Outre la structuration ini- tiale, les essais devront d�terminer les principes d'�ducation destin�s � promouvoir l'Aptitude du Peuple � regir le Forum. Un essai de ce genre est resum� � titre d'exemple dans le Chapitre G.EE.EXECUTIF DEMOCRATIQUE.
HEAD Les Structures de l'Executif seront d�termin�es a posteriori par le Forum en marche, donc il est impossible de les d�crire a priori. Toute- fois, certaines de ces caracteristiques semblent probables. Ainsi, l'Ex�cutif d�mocratique sera vraisemblablement d�politis�. Il comportera une hi�rarchie des sp�cialistes, comme celle de gestion d'une entreprise �conomique. Les juristes devenant ministres des Travaux Pub- lics qui ne comprennent rien au domaine qu'ils g�rent et qui se laissent rouler par des fonctionnaires incrust�s � vie dans leur minist�re, pas- seront dans la d�su�tude. Pour �viter la scl�rose des structures du Gouvernement, on pourrait adopter le principe semblable � celui de l'Arm�e Israelienne: le Commandant en Chef reste trois ans, apr�s lesquels il prend sa retraite et ne fait plus jamais de service actif. Ainsi Isra�l �vite les Sauveurs-De-La-Patrie-A-Vie du genre Petain.F.TRANSITION.
HEAD Comme nous l'avons dit plus haut, la transition entre la Particratie et la D�mocratie peut se faire progressivement et pendant cette transition les deux r�gimes peuvent coexister sans heurts, sur le mode compl�men- taire. Cette transition progressive est d'ailleurs une condition n�ces- saire de r�alisation de la D�mocratie. Toute �preuve de force, toute r�volution ne peut que remplacer la Particratie par une Dictature, ou, dans le meilleur cas, par une Oligarchie plus autoritaire. Un Forum Informatique commencera comme outil d'Instruction et d'Apprenti- ssage. En grandissant, il peut devenir l'indicateur d'opinion publique et une source des initiatives populaires. Dans le pas successif il peut servir la Particratie comme une plate-forme toute pr�te pour des r�f�- rendums, permettant d'�viter la responsabilit� des d�cisions �pineuses. Enfin, en se confirmant en pratique, le Forum pourra prendre progres- sivement le pouvoir. En attendant, ce qui peut et doit �tre fait des aujourd'hui, ce sont des essais d'Apprentissage.G.EXEMPLE D'UN ESSAI D'APPRENTISSAGE.
HEAD Nous proposons de continuer cet essai en organisant dans le cadre de ce site un Forum et un D�bat experimental. Si vous voulez participer � ce Forum, ou si vous voulez me contacter pour une autre raison, envoyez un message �:
[email protected] EMAILGA.INTRODUCTION. Au d�but des ann�es 1970 nous avons effectu� � l'Universite de Haifa une �tude sur la D�mocratie Directe, comportant un essai pratique de Forum Informatique. Le D�bat �tait men� par une centaine d'�tudiants des seme- stres avanc�s des diff�rentes disciplines sociales et humaines, tous ayant une solide formation informatique. Le sujet principal du D�bat �tant le Conflit Isra�lo-Arabe, l'ensemble des Participants �tait divis� en parties egales entre des Arabes et des Juifs. Deux probl�mes ont �t� trait�s: 1.Structuration du Forum. 2.Conflit Isra�lo-Arabe.
GB.STRUCTURATION DU FORUM.
HEAD GBA.SYSTEME EXPERT. Le Forum a �t� dessin� comme un Syst�me Expert. Un Syst�me Expert est caracteris� principalement par l'emplacement de ses R�gles logiques. Tandis que dans les Syst�mes traditionnels les R�gles sont incorpor�es dans les programmes, dans un Syst�me Expert elles sont m�morisees d'une fa�on autonome dans la Base d'Information. Cette structure conf�re au Syst�me, entre autres, des qualit�s suivantes: 1.Intelligeance Artificielle. A l'instar du cerveau humain, le Syst�me peut inf�rer des conclusions de l'ensemble des R�gles. Il s'accommode aux changements des R�gles sans avoir besoin d'�tre modifi� et est ca- pable d'interpr�ter ces changements, c'est � dire d'apprendre. 2.G�n�ralit�. Tout probl�me de d�cision, donc aussi le Forum, peut �tre repr�sent� � l'aide d'un Syst�me Expert. Dans une telle organisation les scrutins concernent l'ensemble des R�gles et leur Pr�misses. 3.Coh�rence. Le Syst�me supporte automatiquement le Principe de Cohe- rence (voir GBCB). 4.Interface naturelle. Les Participants n'interactent qu'avec les R�g- les, qui ont la forme des propositions logiques r�dig�es dans le langage courant. GBB.LOGIQUE VAGUE. Contrairement � la Logique Exacte qui fournit des certitudes, la Logique Vague ne fournit que des probabilit�s. En prenant la proposition c = a+b et les pr�misses a=3, b=4, la Logique Exacte nous dit avec certitude que c=7. Malheureusement, de telles certitudes sont rares dans le domai- ne social. Le plus acharn� partisan de la semaine de 35 heures ne sau- rait affirmer avec certitude qu'elle diminuera le ch�mage de 12.5%, sous peine de se rendre ridicule. Il affirmera plut�t avec prudence, qu'ac- compagn�e d'autres R�gles formant tout un Mod�le, elle a des chances de diminuer le ch�mage, sans preciser de combien. Il d�terminera ainsi un Mod�le, consistant d'une structure des R�gles, qui, en utilisant la Logique Vague aboutira a une certaine probabilit� de succ�s. L'adversai- re de 35 heures formulera un autre Mod�le autour de la R�gle disant que l'augmentation du co�t de la main d'oeuvre diminuera la competitivit� des entreprises, donc le chiffre d'affaires, donc l'emploi. Il affirmera que la semaine de 35 heures, au lieu de le diminuer, augmentera le ch�- mage, tout en restant, comme son adversaire, dans le vague. En tant que programmes des Partis adverses, ces deux Mod�les resteront fig�s et in- conciliables. Seul le D�bat Interactif saurait les concilier en d�termi- nant un nouveau Mod�le interm�diare, repr�sentant un compromis optimi- sant l'int�r�t global. Le Forum de notre essai �tait bas� sur la Logique Vague autorisant des Mod�les vagues repr�sentant la r�alite sociale d'une fa�on approch�e.GBC.PRINCIPES DU FORUM.
HEAD GBCA.PRINCIPE D'IMPORTANCE. On associe d'habitude la D�mocratie avec le Principe de "R�gne de la Majorit�". Au d�but du D�bat notre Forum s'est declar� hostile � ce Principe, qu'il a appel� "Oppression par Majorit�", et lui a substitu� le "Principe d'Importance" tentant d'approcher l'id�al de "Un pour Tous, Tous pour Un". Selon le Principe d'Importance un vote doit exprimer, en plus du choix, l'importance attach�e � ce choix par le participant. La d�cision est alors prise au maximum des pr�f�rences pes�es par l'importance. En pra- tique on a allou� � chaque participant le m�me nombre de points. Lors d'un scrutin, il attribuait � l'option de son choix une quantit� de points indiquant l'importance qu'il attachait � ce choix. Prenons par example une maison dont neuf appartements sont occup�s par des jeunes bien portants, ayant le penchant pour la musique jou�e fortissimo et un par un malade que le bruit fait atrocement souffrir. "L'Oppression par Majorit�" autoriserait la musique forte par neuf voix contre un. Par contre, le "Principe d'Importance" donnerait le gain de cause au malade, qui mettrait tous ses points dans la balance, tandis que les autres, pour qui la question serait marginale, garderaient leur points pour les probl�mes plus importants. Evidemment, une fois ses points us�s pour le probl�me de bruit, le ma- lade devrait se soumettre aux autres d�cisions sans discuter, mais la encore notre Forum trouvait la confirmation de l'id�al de "Un pour Tous, Tous pour Un" GBCB.PRINCIPE DE COHERENCE. Selon ce Principe le choix d'une option entra�ne automatiquement toutes ses implications et cons�quences. Sa r�alisation �tait possible gr�ce au Syst�me Expert employ�e (voir GBA). En exprimant sa pr�f�rence pour une option (par exemple pour une guer- re), le participant est inform� par le Syst�me sur toutes les implica- tions et cons�quences de son choix (mort et souffrance des populations, y compris femmes et enfants, etc.). Le Syst�me n'impose aucun principe moral, ou autre, sauf celui de Coh�rence: si on est pour la guerre, on est aussi pour la mort et la mutilation des enfants. Le Principe de Coh�rence n'implique aucun jugement, mais il oblige chaque participant � se juger soi m�me en lui pr�sentant la confrontation de ses r�actions emotionelles (enthousiasme pour une guerre "juste", etc) avec leurs implications rationnelles. C'�tait surtout gr�ce au Principe de Coh�rence que notre Forum a pu arriver � un compromis pour le Conflit Isra�lo-Arabe. A force de passer constamment leurs �motions par le filtre de la raison, les participants des deux partis, belliqueux et arrogants au d�part, sont devenus prog- ressivement humbles et conciliants. GBCC.PRINCIPE DE SIMPLICITE. Selon ce Principe les R�gles doivent �tre formul�es le plus simplement possible, en �vitant toute tournure d�magogique ou rh�torique. Pour le satisfaire, la proc�dure d'acceptation des R�gles comportait un scrutin sur la forme pr�c�dant celui sur le contenu.GC.CONFLIT ISRAELO-ARABE.
HEAD Il ne s'agit pas ici de discuter les d�tails, ni la valeur morale et politique du compromis auquel notre Forum �tait arriv�. C'est le fait m�me d'�tre arriv� � un compromis qui m�rite notre attention. Etant donn� la situation initiale, ou les positions de deux groupes �taient apparemment inconciliables et leurs attitudes fr�laient le fanatisme, toute forme de discussion directe ne pouvait qu'aggraver le conflit en favorisant l'agressivite, voire la violence. Le fait que les parti- cipants des deux partis, belliqueux et arrogants au d�part, sont devenus progressivement humbles et conciliants constitue a nos yeux une preuve irr�futable des m�rits du Forum et du D�bat Informatique.